WRC 9 : quand les pilotes ont la manette en main
Dossier
PUBLIÉ LE 1 sept. 2020

WRC 9 : quand les pilotes
ont la manette en main

Crédit : WRC
Nico Prat
Nico Prat
Expert Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 1 sept. 2020

La scène est connue : entre deux matchs de football, les joueurs, de retour dans leur chambre d’hôtel, se détendent en s'affrontant sur FIFA, démontrant ainsi leur talent, les pieds sous la table mais la manette en mains. Mais qu’en est-il des jeux de rally ? Les pilotes pratiquent-ils ? Et quelles relations entretiennent les développeurs avec les professionnels ? Réponses à l’occasion de la sortie de WRC 9.

Octobre 2015. Confortablement installé dans un simulateur de conduite, Will Orders, champion australien de rally, fait la preuve de son génie au volant d’un bolide du jeu DiRT Rally. Chaque geste est précis, le véhicule fonce, vole sur la boue, négociant harmonieusement les virages les plus hardus. Certes, c’est un jeu, juste un jeu. Cependant, comme le remarque un internaute en commentaire de la vidéo, “le fait que ses compétences soient applicables témoigne de la qualité du jeu”. Et cette qualité n’est pas à la portée de tous. Car contrairement à un jeu de sport durant lequel le corps humain est le principal moteur, ici, c’est toute une machine, ses mécaniques, qu’il faut reproduire. Des pilotes professionnels sont donc embauchés, et assurent le suivi de tous les aspects du jeu, de la tenue de route du véhicule aux décors, en passant par les indications sonores. En un mot comme en cent : ils sont garants de l’authenticité. Pour certains pro, un jeu est même l’assurance d’une potentielle reconversion. Ainsi, Jon Armstrong, champion de rallye mais également gagnant à 23 ans des WRC esports series, a été embauché à plein temps pour la création de DiRT Rally 2.0.

Crédit : Ignite Media

Rester frais sans se fatiguer

Les concepteurs ont donc besoin des pilotes. Mais l’inverse est-il vrai ? Des pilotes aguerris peuvent ils se perfectionner, ou tout du moins s’entraîner, rester en forme, en jouant à WRC 9 par exemple ? Oui, si l’on en croit Krzysztof Wiesław Hołowczyc, champion de rallye polonais. Pour lui, au-delà du plaisir de la route quand on ne peut physiquement prendre le volant, simulations et réalité se complètent. Il s’en explique, en 2016 : “la corrélation entre l'accélération, le freinage et la direction… Toutes ces choses, qui sont encore un peu différentes dans les jeux vidéo que dans la vraie vie, vous permettent de rester en forme, d'une manière ou d'une autre. J'ai remarqué que le rallye dans le monde réel et les jeux vidéo se complètent. Par exemple (...) quand je roule fréquemment sur ma PS4, je me sens toujours plus frais quand je reviens à une vraie voiture de rallye, mes mains n'ont pas l'impression d'être trop engourdie”. Le jeu comme accompagnateur physique, en quelques sortes.

D’autres vont plus loin. En effet, un entraînement (ou, dans le jargon, un test) de rallye n’est pas donné : essence, mécaniciens, etc… La pratique coûte cher. Rien ne se fait à la légère. Et dans le domaine du racing comme ailleurs, la tendance est plutôt à l’économie. Alors certaines écuries, comme Ferrari ou McLaren, ont décidé, au milieu des années 2000, de développer leurs propres simulations, qui n’étaient jusque là que des outils pour les ingénieurs. Plus besoin de piste, de voiture, de feuille de route. La météo ne peut remettre en cause le programme, forcément chargé, de la journée. Et le pilote de se retrouver sangler à ce que l’on appelle un DIL (Driver In The Loop) : plus qu’une simulation en fait, une imposante structure automobile reproduisant au mieux les effets du pilotage. Il faut certes compter plusieurs milliers, voire millions de dollars pour créer le simulateur parfait. Est-ce toujours du jeu vidéo ? Oui. Mais réservé aux champions.

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