Sans Dark Alliance, il n’y aurait pas eu de Witcher 3
Dossier
PUBLIÉ LE 22 juin 2021

Sans Dark Alliance, il n’y aurait
pas eu de Witcher 3

Crédit : Wizards of the Coast
Maxime L-G.
Maxime L-G.
Auteur Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 22 juin 2021

Alors que Dungeons and Dragons : Dark Alliance s’apprête à prendre la suite spirituelle du Baldur’s Gate Dark Alliance d’époque, il est temps de rappeler l’impact qu’a eu cette série sur le marché.

Peut-on imaginer le jeu vidéo sans la dark fantasy ? Le marché occidental a toujours eu une certaine obsession pour ce type d’univers, avant même d’ailleurs que le jeu vidéo ne devienne monnaie courante dans la culture populaire. Hommage à tous ceux qui se sont fait une partie de Donjons et Dragons sur feuille, ont sorti leurs cartes Magic ou qui ont peint avec minutie leurs figurines de Warhammer. Mais côté jeu vidéo, justement, comment l’a-t-on utilisé ? Pendant bien longtemps, la crème de la crème des aventures inspirées ou carrément tirées de ce genre d’œuvres était réservé à l’univers PC, qui a bien des égards a été un pionnier dans ce qu’est par la suite devenu le genre du RPG à l’occidental.

Et pendant de nombreuses années, on a cru que cela resterait le cas. Voyez-vous, pour pouvoir retranscrire avec fidélité ces univers complexes basés sur des livres de règle épais comme un dictionnaire, les faibles consoles et leurs misérables dizaines de boutons ne semblaient pas tout à fait prêtes. Particulièrement dès qu’il s’agissait d’adapter l’univers de Donjons et Dragons. Les Neverwinter Nights, Icewind Dale et autres Baldur’s Gate ne sortaient donc que sur la plateforme la plus puissante, et étaient sans le vouloir réservés à un public très spécifique.

Dark Proof of Concept

Mais au début des années 2000… Tout a changé. Conscient que la série Baldur’s Gate développée par Bioware jusque là prenait assez d’ampleur pour que même les joueurs consoles s’y intéressent, et soient ainsi tristes de se rendre compte qu’il leur fallait un gros PC pour cela, l’éditeur Interplay a d’abord tenté de réaliser un portage du Baldur’s Gate original sur Dreamcast. Lorsque celui-ci a été abandonné, il s’est tourné vers Snowblind Studios pour développer un titre réservé aux consoles dans l’univers de Baldur’s Gate. C’est ainsi que le premier Dark Alliance est né.

Crédit : Interplay

Le moins que l’on puisse dire est que son entrée sur le marché fut remarquée. Si certains lui prêtaient la mauvaise réputation d’être un simple Diablo-like, il n’en était vraiment rien : la profondeur des titres Baldur’s Gate PC avait réussi à être conservée, tout autant que la beauté des jeux alors que Dark Alliance fut l’un des premiers exemples de technologie de lip sync réussi sur console. Il est rapidement devenu l’un des fers de lance d’une nouvelle génération de développeurs, qui ont ainsi pu avoir la preuve que des expériences aussi profondes et travaillées avaient bien leur place sur console. Ce n’était pas mince affaire que de convaincre sur ce point à l’époque.

La nouvelle vague

Baldur’s Gate Dark Alliance est ainsi devenu une sorte de point de départ. Après lui, BioWare a commencé à s’intéresser un peu plus aux consoles, et a notamment proposé Star Wars Knights of the Old Republic sur la Xbox première du nom. Par la suite, les développements se sont enchaînés, entre Jade Empire et Mass Effect, où les consoles étaient considérées comme des plateformes “comme les autres”, et non plus des portages à réaliser après coup si tant est que cela soit possible.

Crédit : Interplay

Avant même de développer ses propres jeux, CD Projekt s’occupait de la localisation des Baldur’s Gate en polonais. Et lorsque l’entreprise a fondé CD Projekt Red, son premier studio de développement, The Witcher premier du nom était basé sur le moteur de jeu de Neverwinter Nights. Il y a fort à parier que le développeur ait voulu suivre le chemin tracé par son aîné : alors que The Witcher 1 était exclusif aux PC, The Witcher 2 a lui fait l’effort de sortir sur Xbox 360. Et avec The Witcher 3, CD Projekt RED s’est enfin ouvert à toutes les consoles de jeu, pour le succès qu’on lui connaît.

Eh oui : mine de rien, Dungeons and Dragons : Dark Alliance provient d’une lignée qui a eu un impact significatif sur le marché du jeu vidéo tel que vous le connaissez aujourd’hui. Gageons qu’il saura être à la hauteur de ses illustres ancêtres.

Dungeons and Dragons Dark Alliance