Quand jeu vidéo et cinéma s’entremêlent
Dossier
PUBLIÉ LE 20 oct. 2020

Quand jeu vidéo et
cinéma s’entremêlent

Crédit : Supermassive Games
Maxime L-G.
Maxime L-G.
Auteur Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 20 oct. 2020

Lorsque l’on parle de jeu vidéo, le sacro-saint gameplay est au centre des discussions. Vraiment ? Depuis quelques années, il semble que l’histoire prend toujours plus de place.

Ce qui explique un tel changement est tout simplement les capacités de nos consoles. Particulièrement à l’ère PS3 et Xbox 360, les machines étaient enfin capables d’offrir des expériences 3D complètes qui ont permis aux créateurs de s’inspirer des réalisateurs chers à leurs cœurs. Aujourd’hui, la relation entre cinéma et jeu vidéo est terriblement entremêlées.

Prenez conscience d’une chose : ce qui caractérise le jeu vidéo est l’interaction entre le joueur et le jeu. Purement et simplement. Aussi, sans interaction, le jeu vidéo n’est pas jeu vidéo, même lorsque ce que vous regardez est produit par ordinateur. Qui n’a jamais regardé un Pixar après tout. Aussi, à l’ère des 8/16/32 bits notamment, la question du lien entre jeu vidéo et cinéma ne se posait pas vraiment : l’expérience était drastiquement différente.

C’est à l’apparition de la 3D que la frontière est devenue toujours un peu plus floue. Il faut dire que la technique et le CD permettaient aux développeurs d’offrir de grandes cinématiques très impressionnantes, qui offraient l’expérience d’une sorte d’épisode TV de son jeu aux moments clefs. Mais il est un titre qui a particulièrement mis sa claque dans ce contexte : Metal Gear Solid. Sorti sur PlayStation 1, le titre mettait particulièrement en avant son histoire au prix de longues cinématiques. Mais celles-ci étaient si tortueuses et prenantes que personne ne s’est entièrement plaint de rester inactif devant sa console.

Si la balance entre jeux mettant en avant leur gameplay contre jeu mettant en avant leur histoire est restée longtemps équilibrée, le tout a changé à l’ère de la PS3 et Xbox 360. Les consoles étaient enfin assez puissantes pour que les cinématiques soient entièrement intégrées au moteur du jeu tout en offrant du grand spectacle. Des titres comme Uncharted ou Heavy Rain ont véritablement accentué ce fait, les phases entre cinématiques et gameplay étant toujours plus intégrées à l’aventure sans véritable changement abrupte entre les deux.

Crédit : Supermassive Games

Ciné-manette

C’est ainsi que sur la génération PS4 et Xbox One, la séparation entre les deux a été totalement oubliée. Outre l’acclamation de nombreux titres qui ont marqué avant tout pour leur histoire touchante, à l’image de Hellblade : Senua’s Sacrifice, le genre du “walking simulator” a pris de plus en plus d’importance. Auparavant vu comme un sobriquet péjoratif, le terme a finalement su trouver sa place pour décrire des expériences avant tout narrative, où l’histoire implique le joueur en le laissant libre de la découvrir à son rythme dans l’ordre qu’il souhaite. On pense pour cela notamment Gone Home ou encore The Vanishing of Ethan Carter.

Dans cet ordre d’idée, un développeur a particulièrement marqué sur cette génération : Supermassive Games. Avec le titre Until Dawn, le développeur a su offrir une expérience d’horreur “slasher” interactive qui se consomme certes comme un film, mais se joue bien comme un jeu. Le genre a d’autant plus le grand avantage de pouvoir séduire même les consommateurs qui ne sont pas habitués à la manette, ou encore ceux qui aiment regarder les autres jouer sans forcément plus prendre à l’expérience qu’en la vivant à deux.

Mais ne vous y trompez pas pour autant. Si l’influence du cinéma sur le jeu vidéo est évidente, on constate désormais le mouvement inverse. En effet, avec la profusion des réseaux sociaux et des plateformes de diffusion en différé comme en direct, les principes interactifs du jeu vidéo se sont doucement mais sûrement intégrés à notre système de consommation. L’heure est à la “gamification” comme disent les gens du marketing ! Et dans ce cadre, les producteurs de cinéma ont eux aussi été inspirés.

Netflix est le premier à sortir le couvert dans cet ordre. Sur la plateforme, on trouve plusieurs épisodes interactifs de séries pour enfant qui cherchent à séduire en utilisant ce principe du jeu vidéo. On compte notamment un épisode du Chat Botté ou encore la dernière aventure de Carmen Sandiego. Mais ce principe a aussi été appliqué pour des contenus plus adultes, Black Mirror Bandersnatch en tête mais aussi You VS Wild. On ne peut s’empêcher d’y voir l’influence grandissante du jeu vidéo dans la culture populaire grand public.

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