PS5 et Xbox Series X : l'histoire de l'évolution des manettes
Dossier
PUBLIÉ LE 6 oct. 2020

PS5 et Xbox Series X :
l'histoire de l'évolution
des manettes

Crédit : Summer Game Festival
Maxime L-G.
Maxime L-G.
Auteur Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 6 oct. 2020

A chaque nouvelle génération de consoles, on a tendance à oublier qu’un des plus gros changements est toujours à voir du côté… des manettes. Faisons le point sur leur évolution après 9 générations.

Les PS5 et Xbox Series X/S s’apprêtent à sortir en cette fin d’année pour marquer le départ d’une nouvelle génération de consoles. Et pendant que le monde entier se concentre sur les comparaisons des teraflops et de nombre de pixels affichés à l’écran, il est bon de rappeler que les plus grandes révolutions du jeu vidéo sont souvent passées par un de ses accessoires les plus communs : la manette. Rappelons donc comment nos contrôleurs de jeu ont influencé le jeu vidéo à travers les générations.

Crédit : Atari

Les potards à fond

Peut-être dû au fait que le jeu vidéo trouve son origine sur les oscilloscopes de bien des chercheurs (on vous parlera un jour de Tennis For Two, promis), les premières manettes ont souvent eu tendance à ressembler à un appareil qu’un cours de techno du collège ne renierait pas. Quelques potentiomètres et boutons çà et là, et la partie est lancée ! Si tout ça n’était pas très ergonomique, il faut aussi rappeler que le jeu vidéo était encore dans son stade embryonnaire à l’heure où l’Odyssey de Magnavox rentrait dans quelques foyers.

La seconde génération de console a revu quelque peu cela. Plus que l’influence des premiers jeux vidéo primitifs, c’est du côté de l’arcade et de la télévision que ces dernières ont trouvé leur inspiration. On peut le voir dans des manettes ressemblant à des télécommandes, comme celle de la Colecovision, mais surtout face à l’Atari 2600 et sa fameuse manette à grand joystick et petit bouton rouge aujourd’hui toujours culte.

Le petit génie

La manette telle qu’on la conçoit de manière moderne tient son origine des travaux de Gunpei Yokoi. L’ingénieur de Nintendo a défini bien des aspects de ce que sont les consoles de jeux vidéo de nos jours, et la manette est au centre de tout cela. Après la sortie des premiers Game & Watch au début des années 80, Nintendo entre sur le marché des consoles de salon en 1983 avec la Famicom qui deviendra la NES en Occident.

C’est avec elle que l’on découvre une manette faite pour être tenue à deux mains à l’horizontal, les déplacements étant gérés par la main gauche pendant que les actions se font avec la main droite. Mais surtout, la NES marque l’intégration dans une manette du fameux D-Pad, qui jusque là avait une forme assez primitive. La précision de la croix directionnelle a permis de retrouver les gameplay précis de l’arcade tout en étant une solution bien plus financièrement abordable à produire, faisant que de nombreuses familles ont enfin pu goûter aux jeux vidéo à domicile. Par la suite, c’est la Super Nintendo qui ajoutera également des gâchettes sur les tranches de sa manette pour offrir plus de variétés d’action possibles.

Crédit : Nintendo

Tu me fais vibrer

C’est à partir de la cinquième génération que l’ergonomie des manettes commence à véritablement se raffiner. Il faut dire que face à l’étrange manette de la Nintendo 64, dont la conception prévoit d’être prise de deux manières différentes, le sujet est bien vite mis sur le tapis. Mais mieux vaut ne pas sous-estimer cette dernière, puisqu’elle est aussi responsable du retour du joystick sur les manettes de console dans sa forme contemporaine. Plus encore, grâce à son port d’extension et la sortie de Starfox 64, le Rumble Pack a marqué l’intégration des vibrations dans les manettes.

Sony est cependant souvent noté comme l’acteur ayant eu l’impact le plus marquant sur cette période. Il faut dire qu’avec la manette Dual Analog, il a été le premier à intégrer deux joysticks. C’est avec la sortie de la DualShock, qui intègre en plus les vibrations et dont le jeu Ape Escape avait absolument besoin pour fonctionner, que la manette Sony a trouvé ses lettres de noblesse que l’entreprise n’abandonnera pas de si tôt.

Bougez-vous le cube

Un grand mouvement s’est lancé lors de la septième génération de consoles : le motion gaming. L’idée de contrôler un jeu vidéo grâce aux mouvements de son corps avant toute chose. Et bien sûr, tout cela a aussi été exprimé sur nos manettes, et particulièrement la Wiimote de Nintendo. Ironiquement, ce fut une sorte de retour en arrière : le contrôleur est revenu à une forme de télécommande, cette fois-ci dénué du moindre fil. Mais c’est aussi le coup de poker qui a tout remporté pour Nintendo, devenu rapidement un acteur majeur auprès du grand public alors que le jeu vidéo a touché de plus en plus de foyers jusque là inexploités.

Il n’a pas été le seul dans cette tendance. Difficile cependant de considérer le Six-axis de la DualShock 3 comme une réussite alors que très peu de jeux en ont vraiment profité de manière significative. Reste qu’à partir de ce point, toutes les manettes de Sony ont été équipées d’un gyroscope. Du côté de Microsoft, l’accent a plus été mis sur le Kinect, une caméra qui ne demande donc pas de manette, mais ce projet a lui aussi été vite abandonné.

De nos jours, après tant de générations, les manettes se focalisent avant toute chose sur l’ergonomie désormais. La manette Xbox a conquis bien des joueurs pour sa prise en main moderne, qui met d’ailleurs plus en avant le joystick que le traditionnel D-Pad. La Dualshock 4 et la Dual Sense sont devenues plus épaisses et arrondies pour être plus confortables sur de longues sessions de jeu, mais les dernières grandes nouveautés ajoutées sur nos périphériques tiennent plus d’un petit raccourci pour partager sa partie sur les réseaux sociaux ou d’amélioration sur le moteur de vibration préexistant. Le jeu vidéo atteint sa maturité, et la manette en est un reflet que l’on voit particulièrement sur les PS5 et Xbox Series X/S.