Pourquoi Catherine est le meilleur jeu de la PS3 et Xbox 360
Dossier
PUBLIÉ LE 3 juil. 2020

Pourquoi Catherine est
le meilleur jeu de
la PS3 et Xbox 360

Crédit : Atlus
Maxime L-G.
Maxime L-G.
Auteur Micromania-Zing
PUBLIÉ LE 3 juil. 2020

Catherine Full Body s’apprête à sortir une dernière fois sur Nintendo Switch. Si vous ne connaissez pas ce jeu développé par la team Persona, il est temps pour vous de découvrir le meilleur jeu de la génération PS3/Xbox 360.

Lorsque l’on pense à la génération PS3 et Xbox 360, on pense souvent… à Call of Duty, à Uncharted, à Gears of War. On pense à l’avènement du multijoueur en ligne, des expériences vidéoludiques très inspirées du cinéma blockbuster et popcorn, aux explosions de couleurs. Pourtant, de cette génération, j’ai surtout retenu un seul jeu développé par la team Persona : Catherine. Alors que le jeu est revenu sur PS4 en version améliorée avec Catherine Full Body, et que ce dernier sort enfin sur Nintendo Switch, il est temps pour vous de comprendre pourquoi.

Parce qu’il est adulte, et non pour adulte

Je me souviens encore des premières images de Catherine. Lors de son annonce à l’époque, tout le monde pensait que le P Studio d’Atlus était en train de concocter un dating sim. Et ça n’aurait rien eu de très choquant : le genre est très populaire au Japon. En voyant la plastique de sa protagoniste principale et son naturel quelque peu suggestif, certains ont même cru voir se dessiner le pourtour d’un jeu pour adulte.

En y jouant pourtant, vous le découvrirez bien vite : ce n’est pas un jeu pour adulte. C’est un jeu adulte. Un qui vous fait rentrer dans la psyché d’un trentenaire en passe de devenir un père de famille, et qui éprouve des difficultés à faire la paix avec ses envies et ce qu’il imaginait pour lui. Une histoire d’adultère aussi, de moralité confuse et de perte de repères. Avec un peu de mystique saupoudré par dessus, car il s’agit bien sûr de la team Persona derrière le titre, mais sans que cela n’entache le ton définitivement adulte du titre. Si Catherine a l’apparence d’un jeu faisant appel à nos bas instincts, son scénario s’amuse à les remettre en cause. Et ça, c’est non seulement rare dans le jeu vidéo, mais également bienvenu.

Crédit : Atlus

Parce qu’il fait du neuf chez les vieux

Le jeu vidéo est vieux. C’est un fait. Aujourd’hui, les développeurs créent moins de nouveaux genres de jeu qu’ils ne pratiquent la fusion entre différentes mécaniques pour trouver un semblant d’originalité. Ce quand ils ne se basent pas uniquement sur leur univers et leur histoire pour plaire, elles-mêmes souvent très inspirées des films et qui apparaissent donc fraîches sur un nouveau média.

Catherine est un jeu… de réflexion. Plus encore même, un jeu de puzzle. Un genre qui n’a pas connu de grandes révolutions depuis que les Tetris et Puyo Puyo de ce monde sont apparus, et n’en a pas forcément besoin. Pourtant, Catherine a réussi à reprendre une formule basique de l’époque 8bit et l’améliorer, en trouver la quintessence, et y rajouter par dessus du storytelling interactif comme il ne semblait pas possible de faire avec le genre. Et en prime : le jeu se permet d’être dur. Très dur. Si dur à sa sortie que même les joueurs japonais s’en sont plaints, ce qui a forcé le déploiement d’un patch après quelques jours. Et sur la génération PS3 et Xbox 360, les jeux avaient tendance à devenir de plus en plus facile pour plaire au plus grand nombre. Je ne sais pas vous, mais j’aime la difficulté. J’aime me sentir véritablement glorieux en voyant l’écran de score final. Catherine apporte ça, et plus encore.

Crédit : Atlus

Parce qu’il ne ressemble à rien d’autre

Il faut aussi rappeler que la génération PS3 et Xbox 360 était celle où les développeurs japonais… n’avaient pas vraiment la cote. D’un côté, les joueurs étaient lassés de toujours retrouver les mêmes poncifs tirés des animés, et de l’autre, les développeurs japonais étaient fortement attirés par les productions mobiles et leurs revenus sur leur marché local. Pendant toute cette génération, les jeux japonais n’ont brillé qu’en de rares occasions, et la plupart des grands noms comme Capcom ou Konami ont tenté de plaire aux joueurs occidentaux en faisant des choix… souvent discutables. Qu’il s’agisse de créer un Bomberman robot futuriste ou mettre énormément d’action au sein de Resident Evil, les fans de naguère comme les nouveaux arrivants n’y ont jamais trouvé leur compte.

Catherine a eu le courage dans ce contexte d’être… japonais. Outrageusement japonais. Entre le genre, les personnages, et l’histoire, il ressortait comme une bulle de couleur chatoyante au milieu d’une génération de jeux tout en vert et ocre inspirée par Call of Duty. Et son univers a gardé aussi ce côté très étrange des productions nippones les plus inspirées. Là où beaucoup tentait de copier la formule d’Activision, Atlus et le P Studio se sont… fait un kiff. Et ça se ressent dans absolument tous les aspects du jeu. Dans une période de vache maigre pour les fans de jeux japonais, il apparaissait comme une oasis. Et de ce fait, son originalité a marqué bien des esprits. Il n’existe pas d’autres jeux comme Catherine.

Cette vérité se vérifie toujours en 2020 alors que Catherine Full Body devient désormais une expérience portable sur Nintendo Switch. Alors rendez-vous service : jouez à une œuvre unique en son genre et parfaitement réussie. Vous y trouverez bien plus que vous ne pensez de prime abord.

Retrouvez Catherine Full Body sur Nintendo Switch